Qu’est-ce que la boxe thaïlandaise ?

De tous les arts martiaux, la boxe est celui qui a le plus de variantes. On connaît la boxe française, la boxe anglaise, la boxe birmane… et bien sûr, la boxe thaïlandaise (muay-thai). Depuis son apparition, la boxe thaïlandaise connaît un véritable engouement. Qu’est-ce qui la rend singulière ? Qu’est-ce que la boxe thaïlandaise ? Lumière sur une discipline phare des sports de combat.

Les origines de la boxe thaïlandaise (Muay thai)

Combat de boxe thaïlandaise

La boxe thaïlandaise vient tout droit d’Asie du Sud-Est. La boxe khmère et la boxe birmane avaient certes de la notoriété, mais la boxe thaïlandaise a bouleversé les donnes et s’est imposée comme la plus populaire de la région.

Boxe thaï et muay-thaï sont 2 termes qui désignent la boxe la plus complète, la plus rigoureuse et la plus violente qui soit : la boxe thaïlandaise. Cet art martial est une résultante de plusieurs disciplines martiales. Mais avant d’être une hybridation de maintes disciplines, le muay-thaï s’est principalement inspiré d’arts martiaux traditionnels dont principalement, le krabi krabong et le muay-boran.

À l’instar de la boxe française et à la différence de la boxe anglaise, la boxe thaïlandaise associe les coups de pied aux coups de poing, mais aussi des coups de coude et de genou.

Cela implique même que l’on ait le droit de sauter pour porter ses coups. Les occidentaux ont dans un premier temps montrer du désintérêt vis-à-vis de la pratique, certainement en raison de son caractère violent et complexe. Mais la boxe thaïlandaise se popularise très vite. Elle s’est amplement répandue en Europe et en Amérique du Nord, et poursuit son petit bonhomme de chemin à travers la planète.

Les règles en boxe thailandaise

Le combattant de 40 ans a battu le Brésilien Gabriel dos Santos par KO au deuxième tour de leur événement principal de « Thai Fight Rayong »

Un seul objectif : neutraliser son adversaire. Mais cela doit se faire selon les règles du ring. Les combats officiels comprennent 5 rounds qui durent chacun, 3 minutes. En fonction des organisations, le temps de répit est de 2 minutes entre 2 rounds. Un arbitre est sur le ring pour suivre de près le duel et le réguler. Son rôle est aussi d’éviter les dérives et de veiller au respect strict, par les combattants, des règles du jeu.

Quels sont les critères qui permettent de départager les combattants ? Il peut arriver qu’à l’issue du combat, le vainqueur ne soit pas connu. Pour départager le combat, 3 juges sont chargés de noter selon des critères bien définis, le travail de chacun des combattants.

Pourquoi 3 juges ? Si à l’issue d’un combat, 2 boxeurs peuvent se valoir, il faut cependant un vainqueur. Avec 2 juges, il peut facilement arriver que l’on ait du mal à départager les combattants. Un 3ème juge est en général la voix qui permettra la contrebalance dans l’un ou l’autre sens, afin de dégager le plus méritant. Que se passe-t-il alors lorsque malgré le travail indépendant de chacun des juges, l’on se retrouve face à 2 boxeurs égaux en matière de points accumulés ?

Les critères suivants sont parmi les plus déterminants pour trouver le vainqueur final :

  • La technicité ;
  • L’endurance ;
  • La précision des coups portés ;
  • La puissance des coups donnés ;
  • L’agressivité ;
  • L’efficacité défensive ;
  • Le respect des règles de combat, etc.

Un point d’honneur est aussi mis sur la conduite générale des sportifs.

Les interdits de la boxe thaïlandaise

Comme dans toute discipline martiale, les interdits sont les garde-fous sans lesquels les sports de combat ne seraient que de pures bagarres de rue. La boxe thaï, il y a environ une décennie, était pointée du doigt comme étant un art martial sans règles. Et pourtant, le muay-thaï est une discipline rigoureuse et bien contrôlée. Les interdits :

  • jamais de coups aux parties génitales ;
  • les morsures sont condamnées ;
  • ne jamais frapper l’œil à l’aide du pouce ;
  • ne jamais tirer les cheveux ;
  • il est défendu de s’appuyer sur les cordes du ring, etc.

Ceci dit, les boxeurs ne se retrouvent pas face à n’importe quel adversaire : ils sont tous catégorisés.

Les catégories de poids

La boxe thaï catégorise les sportifs selon leurs poids :

  • les lourds ont plus de 90,719 kg
  • les lourds légers font entre 79,378 et 90,719 kg
  • les mi-lourds font entre 76,205 et 79,378 kg
  • les super-moyens pèsent entre 72,574 et 76,205 kg
  • les moyens pèsent entre 69,853 et 72,574 kg
  • les super-welters pèsent entre 66,678 et 69,853 kg
  • les welters pèsent entre 63,503 et 66,678 kg
  • les super-légers pèsent entre 61,237 et 63,503 kg
  • les légers pèsent entre 58,967 et 61,237 kg
  • les super-plumes ont entre 57,152 et 58,967 kg
  • les plumes ont entre 55,338 et 57,152 kg
  • les super-coqs ont entre 53,525 et 55,338 kg
  • les coqs ont entre 50,802 et 53,525 kg
  • les super-mouches ont entre 48,988 et 52,163 kg
  • les mouches ont entre 48,988 et 50,802 kg
  • les mi-mouches ont entre 47,128 et 48,988 kg
  • les pailles ont moins de 47,128 kg

C’est ainsi que se déclinent les différentes catégories dans la pratique du muay-thaï.

Les techniques de combat

Ce serait une grosse prétention, que de vouloir énumérer tout ce qui constitue les techniques de combat de la boxe thaïlandaise. On pourrait cependant évoquer les basiques.

Techniques liées à l’usage des jambes

  • Tei Kha est un coup de pied qui vise à déstabiliser l’adversaire en le frappant dans les jambes pour désorganiser ses appuis.
  • Tei Lam Toa est un coup de pied ou de tibia dans les côtes, et même dans le foie.
  • Tei Kan Ko est un coup de pied ou de tibia qui cogne la tête de l’adversaire et le rend étourdi.
  • Front kick est un coup de pied direct au buste, pour faire reculer l’adversaire.
  • Ti Khao est un coup de genou.

Les coups de pieds spectaculaires à la ‘’Jean-Claude VAN DAME’’ ne sont pas interdits.

Techniques liées aux membres supérieurs

Tous les coups de poings de la boxe anglaise s’y retrouvent :

  • Le crochet
  • Le direct
  • L’uppercut
  • Coup de coude
  • Superman-punch (coup de poing sauté)

Les corps-à-corps séparés par les arbitres en boxe anglaise, ont parfaitement leur place en muay-thaï (clinch Pam), tout comme les techniques de fauchage (Paï), de mise à terre et de parades (blocage et esquive).

Les meilleurs combattants en boxe thaïlandaise

La boxe thaïlandaise a ses héros. Parmi eux, ne peuvent passer inaperçus :

  • Apidej Sit Hirun : le 1er septembre 1941 a vu naître celui qui a obtenu 7 titres welterweight et qui depuis lors, n’a encore jamais été égalé. Samut Songkhram, champion de boxe anglaise en Asie du Sud-Est, est considéré comme le plus grand de tous les temps, en boxe thaïlandaise. 177 combats, 162 triomphes, champion du Radjadamnoerm et du Lumpini (la même année), le grand combattant trépasse en 2013, après 71 années de vie.
  • Ramon Dekkers : c’est le boxeur étranger le plus célèbre en Thaïlande et le premier allochtone à décrocher le titre du Muay-Thaï Fighter de l’année. 210 combats, 185 succès parmi lesquels, 98 KO. Après 8 titres de champion du monde en kick boxing et en boxe thaï, il succombe à une crise cardiaque à 43 ans abandonnant malgré lui l’école de boxe thaï dont il venait de pourvoir sa ville natale.
  • Buakaw Banchamek : encore sur les rings, ce puissant combattant défit déjà à l’âge de 15ans, les plus redoutables boxeurs de Bangkok. 317 combats, 268 réussites, il n’a subi un KO qu’une seule fois et a été plusieurs fois champion.
  • Fabio Pinca : champion de France en boxe thaïlandaise, médaille de bronze au championnat mondiale de boxe thaï, champion d’Europe (WPKC), Fabio est une légende. Du haut de ses 34 ans, il demeure la suprématie incarnée du muay-thaï dans l’hexagone et l’un des meilleurs de la planète.

Des talents continuent de naître et la boxe thaïlandaise a encore de très longues années devant elle.